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Les sujets tombés au baccalauréat de philosophie : Pondichéry, bac 2014 Sujets de la série ES Terminale ES : • 1er sujet : •La justice n'est-elle que pure convention? •2ème sujet : •La solitude est-elle sans valeur? •3ème sujet : • Explication d'un texte extrait de • Hegel, Esthétique Lecture du texte, format PDF La solitude : Schopenhauer « On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur. En outre un homme est d'autant plus essentiellement et nécessairement isolé, qu'il occupe un rang plus élevé dans le nobiliaire de la nature. C'est alors une véritable jouissance pour un tel homme, que l'isolement physique soit en rapport avec son isolement intellectuel : si cela ne peut pas être, le fréquent entourage d'êtres hétérogènes le trouble ; il lui devient même funeste, car il lui dérobe son moi et n'a rien à lui offrir en compensation. De plus, pendant que la nature a mis la plus grande dissemblance, au point de vue moral comme au point de vue intellectuel, entre les hommes, la société, n'en tenant aucun compte, les fait tous égaux, ou plutôt, à cette inégalité naturelle, elle substitue les distinctions et les degrés artificiels de la condition et du rang qui vont souvent diamétralement à l'encontre de cette liste par rang telle que l'a établie la nature. » (Aphorisme sur la sagesse dans la vie, Trad. Cantacuzène, Ed. PUF) « […] on ne peut être à l'unisson parfait qu'avec soi-même ; on ne peut pas l'être avec son ami, on ne peut pas l'être avec la femme aimée, car les différences de l'individualité et de l'humeur produisent toujours une dissonance, quelque faible qu'elle soit. Aussi la paix du cœur véritable et profonde et la parfaite tranquillité de l'esprit, ces biens suprêmes sur terre après la santé, ne se trouvent que dans la solitude et, pour être permanents, que dans la retraite absolue. Quand alors le moi est grand et riche, on goûte la condition la plus heureuse qui soit à trouver en ce pauvre bas monde. Oui, disons-le ouvertement; quelque étroitement que l'amitié, l'amour et le mariage unissent les humains, on ne veut, entièrement et de bonne foi, de bien qu'à soi seul, ou tout au plus encore à son enfant. Moins on aura besoin, par suite de conditions objectives ou subjectives, de se mettre en contact avec les hommes, mieux on s'en trouvera […] Une étude importante pour les hommes serait d'apprendre de bonne heure à supporter la solitude, cette source de félicité et de tranquillité intellectuelle. » (Aphorisme sur la sagesse dans la vie, Trad. Cantacuzène, Ed. PUF) Réflexion pour le sujet bac : "La solitude offre à l'Homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de ne pas être avec les autres". Cette citation extraite d'Aphotismes sur la sagesse de la vie, du philosophe allemand Schopenhauer illustre tout d'abord l'idée selon laquelle la solitude permettrait une réflexion sur soi même. On peut à ce titre citer le cas des ermites définis comme ayant fait le choix d'une vie spirituelle dans la solitude et le recueillement. Cette solitude permettrait de se concentrer davantage sur son moi et donc de mieux se connaître. En effet, la solitude que l'on choisit et qui ne dure qu'un temps est sans aucun doute le meilleur moyen de se retrouver. ensuite, dans sa citation, Schopenhauer mentionne l'absence d'autrui comme un avantage On semble pouvoir trouver satisfaction dans la solitude, mais volontaire. c'est notamment le cas de nombreux poètes et écrivains tels que Rousseau qui rédigea à la fin de sa vie Les rêveries du promeneur solitaire ; "me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même". Dans cet ouvrage, Rousseau présente une vision philosophique du bonheur à travers un isolement relatif, une vie paisible en relation fusionnelle avec la nature et en l'absence d'autrui. Dans son isolement, il peut ainsi porter un regard sur lui-même : "mais moi, détaché d'eux et de tout, que suis-je moi-même? voilà ce qui me reste à chercher". On semble pouvoir trouver satisfaction dans la solitude, mais volontaire. c'est notamment le cas de nombreux poètes et écrivains tels que Rousseau qui rédigea à la fin de sa vie Les rêveries du promeneur solitaire ; "me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même". Dans cet ouvrage, Rousseau présente une vision philosophique du bonheur à travers un isolement relatif, une vie paisible en relation fusionnelle avec la nature et en l'absence d'autrui. Dans son isolement, il peut ainsi porter un regard sur lui-même : "mais moi, détaché d'eux et de tout, que suis-je moi-même? voilà ce qui me reste à chercher". Définition de la solitude sur Wikipédia La solitude (du latin solus signifiant « seul ») est l'état, ponctuel ou durable, d'un individu seul qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui. La solitude n'a pas le même sens selon qu'elle est choisie ou subie. Ainsi, l'état d'isolement ou d'éloignement vis-à-vis d'autrui peut avoir des effets bénéfiques sur l'individu, mais aussi néfastes. La solitude a également été décrite comme une souffrance sociale — un mécanisme psychologique alertant un individu d'un isolement non-désiré et le motivant à chercher une connexion sociale. Cependant, un individu peut choisir intentionnellement la solitude dans le but de s'isoler de son entourage, notamment. "Qu'est-ce que la solitude ?…" (citation de M. Kundera) "Qu’est-ce que la solitude ? Un fardeau, une angoisse, une malédiction, etc., ou au contraire la valeur la plus précieuse, en train d’être écrasée par la collectivité omniprésente ?" (M. Kundera). Exister, n’est-ce pas être rivé à un soi, à la conscience d’être soi, et n’être rivé à rien d’autre qu’à soi ? En quoi cette conscience serait-elle écrasante en soi, ou écrasée par les autres ? En quoi est-ce une bénédiction ? Être soi, n’est-ce pas être seul, même au milieu des autres ? À quoi renvoient les termes de "fardeau, angoisse, malédiction" ? Les termes de fardeau et de malédiction ont une forte connotation religieuse. Ils font penser à l’errance de Caïn condamné à être seul et à vivre dans la culpabilité après avoir tué son frère Abel. La malédiction renvoie à l’idée que la solitude est constitutive de l’existence humaine, que l’on ne peut exister que seul. De ce point de vue, la solitude est la conscience d’être un être séparé, d’exister séparément des autres et du monde (voir Le temps et l’autre de Levinas). C’est un fait, un état ; à quelles conditions peut-on alors en faire une valeur ? Kundera semble admettre la solitude comme un fait, inné et indépassable, le point de départ de l’existence humaine ; alors on la vit comme une fatalité, et exister comme conscience de soi, c’est être séparé des autres. En même temps Kundera montre que la solitude dans les sociétés modernes est quelque chose à conquérir, quelque chose qu’il faut gagner contre la collectivité omniprésente. Exister dans les sociétés modernes, c’est être constamment cerné par les autres, par les normes que nous impose la société. Y a-t-il une solitude originelle et une solitude à acquérir ? La solitude estelle un fait ou une valeur ? En quel sens la solitude peut-elle fonder l’existence humaine et être considérée comme une fatalité ? En quel sens est-elle constitutive, et en quel sens très différent peut – elle être considérée comme une valeur ? |
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